Assurant la protection de la rade de l'arsenal de Rochefort, elle est implantée sur l'étroite péninsule de Fouras menant à la pointe de la Fumée ainsi qu'à l'embarcadère de l'île d'Aix, cette redoute aux dires de Claude Masse « esté bastie en 1673 pour fermer l'avenue de la péninsule en cas que les ennemis eussent fait descente à l'isle d'Ainet ou à la pointe de l'Eguille » et « l'on n'y tient point de garnison. Il n'y a qu'un gardien et il n'y a point d'eau douce ». Il s'agit d'une simple position de tir et non d'un fort à part entière. |
De cette redoute primitive construite par Sainte-Colombe en 1673 puis remaniée par Ferry, ingénieur chargé de la fortification de l'Aunis et Saintonge, en 1688, il ne reste que le volume, c'est à dire un quadrilatère de 58 m par 70 dont la mer ne vient plus désormais baigner que la face Sud-Ouest. Le travail de sape de la mer est tel que dès 1699, dans un courrier du 12 mai au ministre, Ferry précise que cette redoute, une des plus grande de France se trouve presque entièrement éboulée et qu'il ne reste plus que son logement, son pont et la masse de ses terres sur lesquels on puisse compter mais que sa position stratégique implique qu'il faille absolument « la mettre en sa perfection ». Il demandera constamment à ce qu'elle soit revêtue comme prévu au commencement des travaux. Elle sera finalement parementée sur ses quatre faces dans la seconde moitié du XVIII ème siècle, reconnaissance à titre posthume pour cet ingénieur. A l'origine, les deux fossés d'isolement étaient alimentés par des vannes percées dans les batardeaux latéraux. Il y avait également deux flèches, l'une au sud qui permettait de couvrir l'écluse alimentant en eau le fossé et l'autre au nord lui faisant pendant. Le principe de cette redoute verrouillant une péninsule à sa racine est repris la même année 1673 à Sablanceaux et au Martray dans l'île de Ré. Les escarpes fortement talutées de la redoute maçonnée au XVIII ème siècle sont échancrées d'embrasures d'artillerie couvrant la rade de l'île d'Aix. Cette position permettait de mettre en batterie 16 pièces d’artillerie de fort calibre. |